Niger : pourquoi les personnes atteintes de la lèpre sont stigmatisées ?
Un volontaire du "Covid-19 Awareness Project" (L) utilise un oxymètre pour vérifier un patient infecté par la lèpre dans le cadre d'un bilan de santé le 11 octobre 2020/ SAM PANTHAKY / AFP

Niger : pourquoi les personnes atteintes de la lèpre sont stigmatisées ?

La lèpre est une maladie infectieuse et contagieuse dûe à un bacille appelé « microbactérium leprae » ou bacille de Hansen. Hansen étant le scientifique qui l’a découvert en 1873. Certaines personnes pensent que la lèpre est une maladie héréditaire alors qu’elle ne l’est pas. C’est une maladie infectieuse qui se transmet par voie respiratoire à travers les sécrétions du malade ou, très rare, par la voie cutanée.

Un malade de la lèpre qui prend sa première dose de traitement n’est plus contagieux. Mais malheureusement, la société ne le comprend pas. « Comme vous le savez la stigmatisation, c’est le problème de ces personnes-là, on les rejette même si elles sont guéries de la maladie ces personnes-là sont rejetées par la société » indique Saley Seydou, président de l’association nigérienne Raoul Follereau, chargée de la prise en charge des malades de la lèpre. Stigmatisées à cause des mutilations engendrées par la maladie, ces personnes ont besoin d’être soutenues et non rejetées.

« Imaginez même des agents de santé qui ne prennent pas en charge les malades de la lèpre ont souvent peur. Ça c’est une peur bleue, ça n’a pas de sens. On peut envoyer un malade à l’hôpital pour des soins, souvent s’il n’est pas accompagné il n’est pas soigné » a affirmé Mr Saley Seydou. Mais cette stigmatisation se rencontre le plus souvent chez les malades qui n’ont pas été diagnostiqués rapidement, car même après leurs guérisons, certains présentent toujours des séquelles.

Cependant, dans certains cas le rejet n’est pas systématique. Surtout lorsque la personne est rapidement prise en charge elle peut guérir et être acceptée dans la société. C’est le cas de cette personne guérie de la lèpre qui témoignage au micro du Studio Kalangou « la première fois qu’on m’amené au Tripano (un centre soin) pour me soigner il y avait même des gens qui me fuyaient. Mais maintenant, Dieu merci, les médecins se sont bien occupés de moi et je suis guérie. C’est après ma guérison même que j’ai mis au monde tous mes enfants ».

Au Niger le taux de prévalence de la lèpre est passé de 6 308 cas en cours de traitement à 277 cas en 2020 selon le programme national de lutte contre la lèpre. Si cette maladie n’est pas détectée et traitée à temps, elle peut causer des infirmités et des mutilations. C’est ces infirmités et ces mutilations qui font que ces personnes sont stigmatisées par la société.