Diffa : Plus de 4000 ménages plongés dans la précarité suite à l’attaque de Toumour
Des soldats nigériens patrouillant près de Bosso le 17 juin 2016 suite aux attaques des combattants de Boko Haram dans la région de Diffa / ISSOUF SANOGO / AFP

Diffa : Plus de 4000 ménages plongés dans la précarité suite à l’attaque de Toumour

Dans la soirée du 12 décembre 2020, une attaque attribuée au groupe terroriste nigérian, Boko Haram, a ciblé le village de Toumour. Village nigérien situé à la lisière de la frontière nigériane et à plus de 70 kilomètres à l’est de la ville de Diffa. Lors de cette incursion du présumé groupe terroriste, 27 personnes ont péri. On dénombre plus de 800 maisons incendiées, le marché central ainsi que des véhicules brulés.

La population s’est réfugiée sur une rive de la komadougou, rapporte Seydou Mani Orthé, président de la Croix Rouge Nigérienne de Toumour « ils ont quitté le village parce qu’ils n’ont pas là où s’installés, car tout est calciné… Maintenant, ils commencent à revenir, suite à la présence des forces de défense et de sécurité nigérienne ».

Une assistance d’urgence

Au total 4036 ménages ont été touchés par l’attaque survenue le 12 décembre 2020 dans le village de Toumour. Selon Seydou Mani Orthé, président de la Croix Rouge Nigérienne de Toumour, 1000 ménages ont reçu une assistance alimentaire, octroyée par le Comité International de la Croix Rouge (CICR). La distribution de ces kits alimentaires a débuté le 20 décembre 2020 à la devanture du palais du chef de canton de Toumour. Au total, le CICR prévoit d’assister tous les 4036 ménages victimes d’incendie, à hauteur d’une assistance alimentaire complète par ménage sinistré, explique Seydou Mani Orthé « 1 sac de riz de 25 kg, 1 sac de niébé de 25 kg, 10 litres d’huile, un sac de maïs de 50 kg plus 1 kg de sel ».

L’Etat du Niger a assisté en urgence 200 ménages. La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a procédé à une évaluation de la situation suivie par d’autres ONGs.

Médecins Sans Frontière (MSF) a mis en place une clinique mobile pour les soins « par rapport au paludisme… » a expliqué Seydou Mani Orthé à Studio Kalangou. La Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP) de Diffa a envoyé des médicaments ainsi qu’une dizaine d’agents de santé sur place pour renforcer l’équipe soignante.

Pour Seydou Mani Orthé, les questions de l’eau et de la santé restent les plus grandes préoccupations de la population. « Auparavant, on avait 14 bornes (d’eau) privées, toutes détruites… ce sont des bornes privées dont leurs propriétaires ont pu en réparer certaines, au moins deux voire trois bornes réparées », une gestion difficile a-t-il poursuivi.