Niger : Mieux informer en période électorale pour des élections apaisées
Une femme en train de voter / Photo: AMISOM - Source : iwaria.com

Niger : Mieux informer en période électorale pour des élections apaisées

S’exprimant sur les prochaines élections en Afrique, le secrétaire d’Etat américain, Michael R. Pompeo a déclaré que « le droit de se réunir pacifiquement, ainsi que la liberté d’expression et d’association sont au cœur d’une démocratie qui fonctionne. L’adhésion à ces normes démocratiques et à l’état de droit, permet à tous les citoyens d’engager un dialogue politique et de soutenir les candidats, partis et programmes de leur choix », comme on peut le lire sur le site de l’ambassade des Etats-Unis au Niger.

C’est dans ce sens que les Etats-Unis ont apporté un soutien au Conseil National de la Jeunesse (CNJ), pour mener une dénommée, « je m’engage pour des élections apaisées au Niger ». C’est dans ce cadre que la CNJ organise des formations à Niamey et dans les autres régions, pour une semaine à partir du 24 octobre 2020.

Au total 400 jeunes des 8 régions du Niger, soit 50 jeunes par région seront outillés pour devenir « jeunes ambassadeurs de la paix » qui a leur tour sensibiliseront les jeunes de leurs localités.

Selon le président du Conseil National de la Jeunesse, Aliou Oumarou, les jeunes sont en première ligne dans les rassemblements électoraux d’où l’importance de les accompagner : « Dans quelques semaines débuteront les campagnes électorales, ces campagnes, nous les voulons apaisées… nous voulons que les quatre-cent (400) jeunes, messagers de la paix, qui vont être formés ; dans les 8 régions du pays partent dans leurs quartiers, dans leurs fadas, dans tous les lieux de regroupement des jeunes pour les sensibiliser à une participation libre, crédible et pacifique au processus électoral prochain ».

Dans le même objectif, une série de formations destinées aux médias et assimilés, comme les bloggeurs, s’est tenue tout le long du mois d’octobre, et se poursuivront, dans plusieurs villes du Niger. Ces formations sont organisées par la maison de la presse, avec le soutien financier du programme d’appui à la gouvernance démocratique (PAGOD).

Le PAGOD est un projet de la coopération Suisse au Niger, qui contribue au renforcement du processus électoral et à la consolidation à la paix.

Des ateliers de « formations des médias sur la promotion du dialogue politique et le journalisme sensible aux conflits en période électorale » se sont déroulés à Maradi, dans le sud centre du Niger, à Konni, dans la région de Tahoua, à Dosso au sud-ouest du Niger et à Niamey. Le secrétaire général de la maison de la presse, Tsahirou Issoufou,  nous édifie qu’« à travers cette série de formations, la maison de la presse et le PAGOD entendent outiller les professionnels des médias et les bloggeurs sur des valeurs axées sur la promotion politique, et des valeurs qui concourent à la résolution des conflits, et à la prévention même de ces conflits pendant la période électorale… Avec les bloggeurs… nous avons estimé qu’il fallait parler de la loi sur la cybercriminalité, une loi qui n’est pas très bien connu mais qui concerne une grande partie des publications sur les réseaux sociaux… il fallait les prévenir, les outiller sur cette loi-là… Voilà pourquoi on avait remplacé l’ordonnance  035 qui porte sur la liberté de la presse par la loi sur la cybercriminalité, afin que les bloggeurs puissent vraiment s’approprier cette loi et savoir comment ils peuvent faire leurs publications sans entacher les libertés d’autrui.».

Ce qu’en disent les bénéficiaires

Au micro de Studio Kalangou, quelques participants apprécient l’initiative, c’était lors de la session de Niamey, le 21 octobre 2020 :

L’un disait : « nous avons été clarifié sur la loi de la cybercriminalité… Pour beaucoup d’entre nous, c’est là que nous avions appris les conséquences, les sanctions pénales qui sont attribuées en cas de violation de cette loi… Egalement nous avons appris sur le thème de la responsabilité du journaliste, son attitude, son comportement à tenir pendant la période électorale pour ne pas inciter la population à une haine, à un trouble public ».

Une autre a surtout retenu qu’il est nécessaire de vérifier, croiser les sources avant de partager des contenus sur les réseaux sociaux,  « la formation nous a permis de combler nos lacunes… cela nous permet de chercher la véracité des contenus avant de les propager sur le Web ».

Pour un troisième, l’essentiel de la formation portait sur la responsabilisation de la jeunesse concernant la diffusion d’une information impartiale sur les réseaux sociaux. 

Ces efforts d’information, de sensibilisation, de par les Nigériens et les organisations internationales, répondent à un désir profond de tout le pays, d’avoir des élections dans la paix et la sérénité.