Malnutrition infantile : plusieurs cas de décès enregistrés à Maradi
Détection de la malnutrition par les mères au Niger / Crédit photo - EC / ECHO/ Anouk Delafortrie - Source : flickr.com CC BY-NC-ND 2.0

Malnutrition infantile : plusieurs cas de décès enregistrés à Maradi

On entend par malnutrition, les carences, les excès ou les déséquilibres dans l’apport énergétique et/ou nutritionnel d’une personne. La malnutrition infantile a longtemps été considérée comme une conséquence du sous-développement économique, un effet induit par l’insécurité alimentaire.

Dans la région de Maradi, environ 50 enfants ont succombé sur plus de 75 000 cas de malnutrition dépistés de janvier à août 2020, souligne la direction régionale de la santé publique de Maradi.

«Nous avons 2 types de malnutrition, celle aigüe- modérée dont 59 752 cas avec 4 décès dépistés en 2019 et 68 697 cas de malnutrition modérée avec 14 décès. Quant à la malnutrition aigüe sévère, 61 714 cas avec 83 décès étaient enregistrés en 2019 et en 2020, 75 427 cas avec 50 cas de décès » explique Tsayabou Mallan Laouali, chef du service hygiène publique et éducation pour la santé de Maradi au micro du Studio Kalangou.

Cette crise nutritionnelle fait de nombreuses victimes parmi les enfants de moins de cinq ans. « Nous avons une hausse pour la malnutrition sévère de 13 713 cas » constate Tsayabou Mallan Laouali.

La malnutrition aigüe sévère est perçue comme le facteur faisant le plus de ravage et qui favorise aussi le développement d’autres maladies telles que le paludisme dont nous sommes en plein pic, la diarrhée, les infections respiratoires… etc.

Maradi comme Diffa et Zinder, depuis plusieurs années détiennent le record du taux des enfants malnutris (taux dépassant plus de 15 %).

Mais la campagne de la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) a contribué à dépister un grand nombre d’enfants victimes de cette malnutrition à Maradi nous explique Tsayabou Mallan Laouali : « il y a la campagne de chimio prophylaxie du paludisme, la CPS… On a aussi associé le dépistage systématique de malnutrition pour les 2 types. Tout enfant à qui on administre le comprimé sur la CPS, alors on profite pour le dépister ». Comme partout, les premières victimes de ce fléau sont les enfants de moins de 2 ans, chez eux, la malnutrition souvent conséquence de manque d’eau potable, de nutriments essentiels dans les repas, entrainent des retards de croissance et affaiblit le système immunitaire face aux maladies infantiles ordinaires.

Mais avec les sensibilisations, les campagnes de CPS, les agents de santé arrivent à dépister et à traiter la malnutrition.

D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’UNICEF (le fonds des nations unies pour l’enfance), la malnutrition infantile intervient dans 30 à 50 % des décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde.

Définie comme une carence quantitative et qualitative de l’alimentation du jeune enfant, la malnutrition conduit à des retards irrémédiables du développement physique et cognitif. Au Niger, elle touche près d’un enfant de moins de 2 ans sur quatre.

Interview de Tsayabou Mallan Laouali, chef du service hygiène publique et éducation pour la santé de Maradi