Interdiction du mariage des filles scolarisées à Dogondoutchi
Une jeune fille en classe à l'Ecole Madina III, Niamey, Niger en avril 2017 / Crédit: GPE / Kelley Lynch - Source: flickr.com

Interdiction du mariage des filles scolarisées à Dogondoutchi

Dans le département de Dogondoutchi, région de Dosso, certains parents profitent des grandes vacances pour marier leurs filles alors qu’elles sont toujours scolarisées. Une pratique qui va à l’encontre des textes en vigueur au Niger, souligne le directeur départemental des enseignements secondaires, Allassane Iboune. Il rappelle que « même si ces filles sont renvoyées, il faut que les parents attendent la décision du gouverneur de la région », confirmant le renvoi de l’élève, avant de procéder au mariage.

Le directeur départemental des enseignements secondaires de Dogondoutchi, a expliqué que pour tenir informés les parents d’élèves, des missions de sensibilisations ont été menées dans les écoles. « Nous avons fait beaucoup d’établissements dans le cadre de la sensibilisation et de la vulgarisation de l’arrêté qui empêche le mariage des filles scolarisées ou toute action qui tend à empêcher à la fille scolarisée de poursuivre ses études » a-t-il précisé. Le non-respect de cet arrêté peut impliquer des sanctions à l’endroit des contrevenants, poursuit Allassane Iboune.

Selon UNICEF,le fonds des nations unies pour l’enfance, au Niger, l’âge légal du mariage de la jeune fille est fixé à 15 ans par l’article 44 du code civil. Cependant, elles sont souvent mariées à 12 ans.

Toutefois, pour préserver les filles des mariages d’enfant, le gouvernement nigérien a adopté une série de mesures soutenant le maintien de celles-ci à l’école, jusqu’à 16 ans. Ceci afin de limiter les mariages précoces grâce notamment à des bourses d’études, des solutions d’internats, un soutien alimentaire, etc.

Selon le Partenariat mondial pour l’éducation « la scolarisation des filles accuse un retard de 11,1 points par rapport aux garçons dès le début du primaire. Si cet écart se réduit au fur et à mesure de la scolarisation, il augmente de nouveau au moment de l’entrée au collège. C’est ce qui témoigne des cassures significatives constatées dans le parcours éducatif des filles et de la préférence des familles à scolariser les garçons » peut-on lire dans ce rapport.