Dosso : les inondations pourraient compromettre la campagne agricole
Des rizières / CC- Faride Boureima / Studio Kalangou

Dosso : les inondations pourraient compromettre la campagne agricole

« Dans le Boboye, on a recensé plus de 31 villages dont les cultures sont inondées. A Gaya, nous avons plus de 500 ménages qui sont impactés par les pluies excessives. On peut s’attendre effectivement à des effets néfastes sur les cultures, sur les sols qui sont pauvres en matières organiques » explique Mahamadou Salissou Bawan, directeur régional de l’agriculture de Dosso.

Comment une pluie excessive peut compromettre les récoltes ?

Au Niger, plus de 80% de la population vit essentiellement de l’agriculture totalement dépendante de la saison des pluies. L’inégale répartition de la pluie dans l’espace et dans le temps rend les campagnes agricoles imprévisibles. Les inondations qui surviennent ces dernières années, rendent de plus en plus incertain la situation de millions d’agriculteurs nigériens.

Pour Mahamadou Salissou Bawan, les pluies excessives lessivent le sol en emportant, dans leurs ruissellements, d’importante quantité de nutriments indispensables à la croissance des végétaux. Ce qui, potentiellement, peut influer négativement sur les résultats de la campagne agricole dans le département du Boboye (région de Dosso) mais également ailleurs dans le pays : « les pluies qui sont assez régulières ne permettent pas aux cultures d’évoluer étant donné qu’il n’y a pas assez de fertilisant dans le sol».

Un risque de voir les cultures détruites qui s’amplifie pour toutes les personnes n’ayant pas pris soin de désinfecter leur plantes avec les produits nécessaires : « tous ceux qui n’ont pas eu la précaution de traiter les semences aux fongicides et insecticides, risqueraient le développement de maladies fongiques  notamment le mildiou ». Cette absence de fertilisant a des conséquences remarquables, notamment   « le jaunissement des cultures sur le mil ou le sorgho. Parce que les cultures sont mal alimentées et elles jaunissent ».

Comment y faire face ?

Selon Mahamadou Salissou Bawan, il faut recourir aux « engrais » chimiques ou organiques afin de solutionner ce problème. En effet, ces derniers pourront à nouveau enrichir le sol avec un apport supplémentaire de nutriments. Ce qui pourrait garantir une meilleure croissance aux cultures, donc les agriculteurs pourraient espérer « une bonne production » confie-t-il.

En 2019, à la date du 20 Septembre, le bilan des inondations au Niger était de 211 366 sinistrés. Cette année, à la date du 27 août, ce sont plus de 240 000 personnes sinistrées qui ont été enregistrées dans tout le pays par la direction Générale de la Protection Civile.