Amours scolaires au Niger : entre sentiments amoureux et réussite des apprenants
Réviser ses leçons ou envoyer des messages ? - Photo par Emmanuel Walusimbi - Source : iwaria.com

Amours scolaires au Niger : entre sentiments amoureux et réussite des apprenants

Pour parler d’amour scolaire, il faut tenir compte de tous les éléments qui favorisent cette situation : l’école, l’adolescence, la classe et la scolarité en général. En effet, c’est à partir de la conjugaison de toutes ces étapes que les sentiments d’amour naissent et se renforcent dans le cœur des jeunes. Et dans certains cas, ces relations peuvent durer jusqu’à la fin de l’année scolaire. Cependant, certaines relations se brisent quand un des deux change d’école ou de ville. Pour les plus chanceux, cette relation peut aller jusqu’à la fin de leurs études et peut même aboutir au mariage.

Quels impacts les amours scolaires peuvent-ils avoir sur le rendement scolaire des jeunes ?

Chez certains élèves, ce sentiment d’amour peut perturber les cours ou même déconcentrer les jeunes amoureux, pour d’autres c’est tout à fait le contraire. Malika, 15 ans nous raconte comment elle communique avec son amoureux pendant les cours et une fois rentrée à la maison : « comme on nous interdit d’utiliser les téléphones en classe, on faisait de petites notes sur des papiers… Des fois, ça m’empêche de suivre bien les cours, parce que je suis distraite », confie la jeune fille au micro du Studio Kalangou. En effet, cela ne s’arrête pas là, même à la maison la conversation continue via les réseaux sociaux, ajoute Malika.

Pour d’autres jeunes filles, comme Rabia qui, pendant son plus jeune âge, se souvient encore des bons souvenirs de son amour scolaire : « J’étais en classe de CM2 (dernière classe du primaire avant le collège), et je faisais la même classe que mon petit ami. Mais je tenais à être la meilleure dans toutes les matières pour l’impressionner » confie-t-elle au micro du studio Kalangou.

Pour Monsieur Florent, enseignant de mathématiques dans un établissement scolaire, l’amour scolaire est loin de nuire sur le rendement scolaire des jeunes. Il peut être souvent une source de motivation : « s’ils savent ce qu’ils cherchent, ils s’entraident entre eux… Il y a eu un cas comme ça dans la classe, c’est sur leurs copies que j’ai constaté cela… Ils m’ont fait comprendre que c’est le garçon qui a aidé la jeune fille à comprendre et par coup de chance c’est le même exercice qui est sorti ».

Les parents face à leurs enfants amoureux : entre inquiétude et impuissance

Au Niger, comme dans beaucoup d’autres pays, selon les cultures, il y a toujours un conflit entre les anciennes et les nouvelles générations. Sur ce sujet précis, les parents sont de plus en plus restrictifs quant aux libertés de décision de leur enfant. Il faut séparer les études aux distractions. Cette attitude des parents pousse souvent les enfants à se rebeller. Hadjia Aissa, mère de famille, nous donne son point de vue : « de nos jours, il faut être patient avec les jeunes. Avant, on ne s’intéressait pas à ces histoires de relation amoureuse à l’école. Tu atteindras le lycée sans même penser au petit copain. Mais maintenant, dès la classe de CM2, la fille a déjà un copain », dit Hajia Aissa au micro du Studio Kalangou.