Handicap / quelles considérations dans la société nigérienne
Signalitique accès personne handicapé / wikipedia CC0

Handicap / quelles considérations dans la société nigérienne

Au Niger, la protection et la promotion des droits des personnes en situation de handicap sont garanties par l’ordonnance de mars 1993 déterminant les règles minimales relatives à la protection sociale des personnes handicapées, une ordonnance modifiée et complétée par l’ordonnance n° 2010-028 du 20 mai 2010.

Et en juin 2008, le pays a ratifié la convention relative aux droits des personnes handicapées.

L’article 9 de cette convention stipule : « Afin de permettre aux personnes handicapées de vivre de façon indépendante et de participer pleinement à tous les aspects de la vie, les États Parties prennent des mesures appropriées pour leur assurer, sur la base de l’égalité avec les autres, l’accès à l’environnement physique, aux transports, à l’information et à la communication, y compris aux systèmes et technologies de l’information et a la communication, et aux autres équipements et services ouverts ou fournis au public, tant dans les zones urbaines que rurales. Ces mesures, parmi lesquelles figurent l’identification et l’élimination des obstacles et barrières à l’accessibilité, s’appliquent, entre autres aux bâtiments, à la voirie, aux transports et autres équipements intérieurs ou extérieurs, y compris les écoles, les logements, les installations médicales. ».

L’inexistence de lois spécifiques jusqu’en 1992 en faveur des personnes handicapées, explique pourquoi les bâtiments publics construits à l’époque ne respectent pas les normes actuelles, a précisé Farka Soumaila, personne ressource et ancien agent du ministère de la population : « quand la convention est venue… nous avons de nouveau sollicité l’Etat de prendre des mesures pour toute nouvelle construction, que des dispositions soient prévues pour les personnes handicapées. ».

L’accessibilité n’étant pas uniquement physique, il doit s’élargir à toutes les formes d’handicap. Pour éviter l’exclusion, il est primordial d’être attentif aux besoins de cette tranche de la population, selon Farka Soumaila : « à chaque fois que vous invitez une personne malentendante, il est important de prévoir un interprète en langue des signes sans quoi, il n’aura pas accès à l’information. » Et d’ajouter : « quand vous devez traiter avec des personnes non-voyantes, vérifiez d’abord que la personne maitrise le ; sinon il va falloir trouver un mécanisme soit à travers le braille ou dans la nouvelle technologie, permettant aux personnes en déficience visuelle d’être presque à égalité avec les autres. ».

Pour Habibou Abdoulaye, président de la section régionale de Niamey de la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées (FNPH), c’est une obligation pour l’Etat de garantir les droits des personnes handicapées : « nous, les personnes handicapées physiques, si on part à l’hôtel de ville de Niamey, on ne peut pas y accéder dignement, il faut ramper. ».