Niger / 28 ans après la conférence nationale, les femmes nigériennes occupent toujours « un rôle secondaire » dans la gestion du pays
Des femmes nigériennes © Jean Rebiffé - CC-BY 2.0 / Source: flickr.com

Niger / 28 ans après la conférence nationale, les femmes nigériennes occupent toujours « un rôle secondaire » dans la gestion du pays

Ce 29 juillet 2019 est la date anniversaire, le 28ième, de l’ouverture des travaux de la conférence nationale souveraine du Niger qui a duré trois mois avec des participants de toutes les couches sociales du pays ainsi que les représentants de la diaspora. Des assises qui ont permis de faire « le procès » du régime d’exception (1974-1991) et d’entrée dans l’ère démocratique avec l’ouverture du multipartisme, la libéralisation du secteur de l’information et de la communication, bref de libérer la parole.

Même si la conférence nationale a induit des changements positifs dans la conduite générale de l’Etat, « ce qui est un peu à déplorer, c’est que le rôle qu’on donne à la femme est toujours un rôle secondaire… même le quota n’est pas respecté sur le plan politique » a indiqué au micro de Studio Kalangou madame Diawara Irène Meon, qui a participé à la conférence nationale souveraine alors qu’elle était membre du Rassemblement Démocratique des Femmes du Niger (RDFN).

Depuis cet évènement, madame Diawara reconnait que la condition de la femme a quelque peu évolué : « y a eu quand même une avancée, les femmes sont aujourd’hui des députés, des ministres, des conseillères, des maires…avant la conférence nationale y avait pas ça …». Cependant, il faut reconnaitre que cette lutte pour l’émancipation politique et économique de la femme nigérienne s’est essoufflée avec le temps. En effet, pour madame Diawara « les femmes sont restées en léthargie, les grosses associations féminines ont presque disparu. Il faut qu’elles se réveillent… ».

Les femmes n’ont pas su « entretenir » cette « graine » qui a germé. Des problèmes organisationnels sont également à déplorer puisque les femmes n’arrivent plus à se mobiliser comme avant. Pour Diawara, ces problématiques sont dues au fait que les femmes sont aujourd’hui mobilisées sur d’autres thématiques, plus à la mode, comme « les commerce pour les femmes… alors qu’il y a d’autres choses plus importantes à faire, par exemple l’alphabétisation des femmes », il faut qu’il « ait des idées pour relancer les associations féminines » .