« L’éducation des filles et la formation des femmes : défis, bonnes pratiques et pistes d’action »
Des jeunes filles à l'école © Ollivier Girard / Fondation Hirondelle

« L’éducation des filles et la formation des femmes : défis, bonnes pratiques et pistes d’action »

Le bilinguisme en expérimentation dans plusieurs pays dont le Niger est en harmonie avec les besoins des parents

La conférence de l’OIF tenue à N’Djaména du 18 au 19 juin a permis aux délégations d’une trentaine de pays membres de lancer « l’appel de N’Djamena » demandant :  « aux Etats et aux gouvernements membres de la Francophonie à redoubler d’efforts dans la promotion de l’éducation des filles et la formation des femmes dans les pays de l’espace francophone, et de porter le plaidoyer auprès des partenaires internationaux et de toutes les parties prenantes ».

En outre, une recommandation émise est de créer des conditions favorables pour que les droits des jeunes soient protégés.

D’ores et déjà le Niger, pays participant à cette conférence internationale, a adopté un décret qui protège et maintien la jeune fille à l’école jusqu’à l’âge de 16 ans. C’était une décision prise en décembre 2017 par l’exécutif nigérien.

Selon le ministre nigérien de l’enseignement primaire, le gouvernement a considéré que la meilleure des choses est de maintenir le plus longtemps possible la fille sur les bancs de l’école afin de retarder le mariage précoce, mieux gérer les grossesses non désirées, de manière à en tirer un dividende démographique. Parce que, selon Daouda Mamadou Marthé, le Niger aurait le taux d’accroissement naturel de 3.9, le plus élevé au monde et un indice de fécondité de 7 enfants par femme.

Il est aussi ressorti des discussions que les parents sont toujours réticents à inscrire leurs filles à l’école parce que selon Marthé, « l’école n’est pas en harmonie avec les besoins des parents eux-mêmes….ils n’ont plus confiance en l’école traditionnelle. Dans d’autres pays, par contre, où l’enseignement bilingue (franco-arabe) a été instauré en lieu et place l’enseignement classique, l’inscription des filles a évolué». « Pour nous, il s’agit de commencer l’enseignement avec nos langues nationales en première et deuxième année de l’école primaire (CI-CP) et introduire le français écrit en troisième année ».

Une expérimentation qui a bien marché pour certains pays a expliqué le ministre nigérien de l’enseignement primaire, Daouda Mamadou Marthé a donné l’exemple du Burundi sorti premier sur dix pays participants (Benin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’ivoire, Congo, Sénégal, Tchad, Togo et Niger). C’était à l’issue de l’évaluation comparative internationale des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne Francophone dénommé PASEC.

Au Niger, il y a environ 500 écoles où le bilinguisme est accepté « …nous allons opter pour ce bilinguisme en essayant de transformer tous nos curricula et les adapter à notre contexte » a conclu le ministre.