Les universités publiques du Niger dans l’impasse !
Des étudiants en salle / Wikimédia Commons

Les universités publiques du Niger dans l’impasse !

Deux mois de cours effectifs, c’est le bilan de l’année académique 2018/2019, au niveau des universités publiques du Niger, a constaté le Pr. Mahaman Bazanfaré, recteur de l’université de Zinder.

En effet, l’envenimement de la crise universitaire, opposant le Syndicat des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SNECS) à l’Etat nigérien, sur la question du mode de désignation des recteurs et de leurs adjoints, présage une impasse dommageable pour les étudiants.

« Avoir trois promotions distinctes en 1ère année », ne serait qu’une conséquence légère dans les défis de gestion universitaire la rentrée prochaine, sans compter les retards a déploré Pr Mahaman Bazanfaré, interrogé par le studio Kalangou : « En janvier 2019, il y a eu une conférence des recteurs qui s’est tenue à Niamey. Nous avons fait la situation de toutes les universités …; nous avons constaté, effectivement que les années 2017, 2018, n’étaient pas terminées, mais que 2019 serait une année normale. Toutes les projections qui étaient faites en ce moment-là, étaient que nous allons normaliser la situation. Malheureusement, il y a eu ce mouvement des enseignants. Les conséquences sont énormes…»

Pourtant, le tiraillement entre le SNECS et l’Etat n’est pas à sa fin, quoique la loi reformant la nomination par décret des recteurs desdites universités, eût été votée à L’assemblée nationale, le 19 mai 2019.

Aussi hier, à Niamey, une grève prévue du 20 au 24 mai, par le SNECS avait été déclarée illégale par le juge des référés. Néanmoins, Nabala Adaré (secrétaire général dudit syndicat) a affirmé au micro du studio Kalangou que «la suspension de leur grève est temporaire » ; et qu’ils vont «se concerter pour revenir et exercer leur droit constitutionnel, celui d’aller en grève».

Mais selon Pr Mahaman Bazanfaré: « Une autre conséquence qui n’est pas des moindres, c’est la visibilité de notre Institution. Comment l’on perçoit nos universités à l’extérieur… ?», s’est -t-il interrogé.

Aussi, selon lui la rentrée universitaire prochaine présente de nombreux défis qu’il faudrait pallier incessamment : « Les bacheliers 2017 n’ont pas encore fini, les bacheliers 2018 n’ont pas encore fini, les bacheliers 2019 vont venir. C’est à nous de prendre des dispositions quel que soit le coût …», a-t-il expliqué.

A son avis, le SNECS doit « mettre un peu d’eau dans sa boule », estime-t-il, puisque « la loi a été votée ». Or, selon le secrétaire général dudit syndicat, faute de compromis avec le gouvernement, le SNECS entend poursuivre sans discontinuité son mouvement de grève ; car nullement les membres accepteraient d’y sortir « bredouilles ».

En attendant, ce sont les étudiants qui paient le lourd tribut.