Filippo Grandi salue l’hospitalité du Niger face à la crise migratoire
Filippo Grandi à Agadez (Niger)

Filippo Grandi salue l’hospitalité du Niger face à la crise migratoire

En visite au Niger à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés a, dans une conférence de presse, affirmé que « Le Niger est un exemple, un pays qui n’est pas riche mais qui ouvre ses portes dans un monde où il y a tellement de pays beaucoup plus riches qui ferment leurs portes » aux migrants.

En effet, le Niger s’est énergiquement impliqué dans la gestion des flux migratoires en se dotant, en mai 2015, d’un texte interdisant le trafic illicite de migrants. Le but de l’engagement du Niger dans la gestion de cette crise consiste à fortement diminuer le nombre de migrants transitant par le Niger pour les côtes européennes.

À Agadez, une ville au nord du pays dans laquelle l’économie migratoire représente une manne financière importante, le gouvernement a confisqué des centaines de véhicules tout-terrains grâce auxquels les passeurs transportaient, souvent dans des conditions inhumaines, les migrants vers la Libye et l’Algérie.

Si, en quelques mois, le Niger est passé de barrage pour les migrants en « pays d’accueil et d’asile », Filippo Grandi reconnait que cette situation risque d’être insoutenable pour le Niger à court terme si des pays beaucoup plus développés décident de fermer leurs portes. Car tout simplement les chiffres publiés par son institution « montrent une augmentation pour la 5ième année consécutive du nombre de migrants ».

Malgré les proportions inquiétantes que prend la crise migratoire notamment du fait que beaucoup de conflits en Afrique restent sans solutions depuis plusieurs années, Filippo Grandi rappelle l’inertie de la communauté internationale car jusqu’ici il n’y a pas de « nouveaux accords avec d’autres pays […] mais nous négocions avec d’autres pays pour établir des plateformes similaires à celle du Niger pour ne pas peser trop sur le Niger ».

Quelques jours auparavant, l’ONG Reporters sans frontières avait dénoncé, dans un rapport, les obstacles délibérément mis en place par les États pour entraver « la couverture médiatique de la plus grave crise humanitaire du début du XXIe siècle ». Les centres d’accueil des migrants sont devenus des forteresses inaccessibles aux médias tant en Afrique quand Europe.

Les journalistes nigériens dénoncent également cet état de fait. Invité au forum de la presse organisé par le studio kalangou monsieur Abba Kiari Arimi, journaliste à la radio Alternative, dénonce « […] une obstruction à notre travail, […] les agents que l’on rencontre disent qu’ils ont instruction de na pas parler […] ».

La route de l’exile est donc devenue un parcours du combattant, voir périlleux, autant pour les réfugiés que pour les journalistes.